L'Eventail du vivant by Gould Stephen Jay

L'Eventail du vivant by Gould Stephen Jay

Auteur:Gould, Stephen Jay [Gould, Stephen Jay]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Paléontologie, USA
ISBN: 2020285037
Éditeur: Bilbaf - TAZ
Publié: 1997-09-01T05:03:26+00:00


13.

Un exemple liminaire à toute petite échelle et quelques généralités sur l’évolution de la taille du corps

Dans le problème du pourcentage de 400 à la batte, j’ai introduit le concept de « mur de droite » des possibilités biomécaniques humaines, et j’ai montré que la progression de l’ensemble des batteurs vers cette borne supérieure a provoqué un resserrement de l’éventail des pourcentages à la batte. Dans ce chapitre sur la complexité dans l’histoire de la vie, nous allons rencontrer une situation qui est pratiquement une « image miroir » du problème des batteurs : un accroissement de l’ampleur des variations résultant d’un mouvement d’éloignement par rapport à une limite inférieure, à un « mur de gauche ». Au premier abord, ces deux situations peuvent sembler très différentes : d’une part, un progrès du base-ball, qui se traduit par un resserrement des variations dû à un écrasement contre un mur de droite, de l’autre un étalement des variations, qui résulte d’un éloignement par rapport à un mur de gauche de complexité minimale et que l’on interprète à tort comme une marche inévitable et globale de l’histoire de la vie vers le progrès.

Mais à un niveau plus profond, ces deux situations présentent une similitude essentielle, car toutes deux apparaissent une fois que l’on a apporté une même correction à un même type d’erreur. Cette erreur réside dans le fait que l’on assimile un système complet de variations à une « entité » représentée par la moyenne ou le meilleur échantillon du système. Ainsi, on a identifié l’évolution de l’art de la batte au cours du temps à celle de ses meilleurs représentants (les batteurs à 400) considérés comme une entité séparable. Cette « entité » ayant disparu au cours du temps, on a immédiatement supposé que l’art de la batte avait en un sens périclité. Mais si l’on envisage le phénomène dans sa totalité – si l’on examine la courbe en cloche des pourcentages à la batte de tous les joueurs ordinaires –, on constate que le score de 400 (considéré, non comme une « entité » séparable, mais comme un élément indissociable de l’aile droite de cette courbe) a disparu parce que les variations se sont resserrées autour d’une moyenne des pourcentages qui est, elle, restée constante. J’ai alors démontré que ce resserrement traduisait un progrès global du jeu. En d’autres termes, en considérant à tort le score de 400 comme une « entité » évoluant séparément, on a abouti à une interprétation totalement erronée de sa disparition. En elle-même, l’évolution de cette « entité » semblait indiquer un déclin de l’art de la batte ; mais si l’on envisage l’évolution de la totalité des variations, on voit que la disparition du score de 400 traduit un progrès global du jeu.

Cette même erreur – que nous allons maintenant pareillement rectifier – se retrouve dans nos analyses des prétendues tendances à une plus grande complexité, ou au progrès, dans l’histoire de la vie. Ici encore, nous avons identifié la riche diversité de



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